KARTËHL

2020/2021. Plus de 18 mois sans pouvoir faire de concert. Cet espace temps, cette « pause » imposée, a été mise à profit pour préparer un nouvel album, un album de groupe, comme nous n’en avions pas réalisé depuis longtemps.

A la suite de la création d’un nouveau line-up en 2020, nous avons une fois de plus proposé aux musiciens d’amener des compositions, Christian Vander n’ayant jamais fait le choix délibéré d’être seul compositeur de Magma. Mais de facto, aucun musicien parmi les dizaines ayant participé à cette aventure, n’avait proposé de nouveau morceau depuis des décennies !

Après « ZËSS », qui laissait entrevoir un avenir plutôt sombre, ce nouvel album lumineux et résolument optimiste, est le résultat d’un travail collectif, une «opération Kartëhl »

En complément des 6 morceaux enregistrés en 2022, l’album contient en bonus, deux maquettes enregistrées « à la maison », issues de la collection personnelle de Christian Vander.

Hakëhn Deïs              7:12 (Christian Vander)

Do Rïn Ïlï üss             4:38 (Hervé Aknin)

Irena Balladina           5:11 (Christian Vander)

Walömëhndêm        7:36 (Thierry Eliez)

Wiï Mëlëhn Tü         8:54 (Simon Goubert)

Dëhndë                      6:55 (Christian Vander) *

Bonus

Hakëhn Deïs              6:11   (Christian Vander)

Enregistré en 1978 – Christian Vander : Piano, chant – René Garber : chant

Dëhndë                      6:38   (Christian Vander) *

Enregistré en 1978 – Piano, chant : René Garber

 *Les droits d’auteurs seront reversés intégralement à La Fondation Initiative Autisme

FULGURANCE, APOTHÉOSE
ET TRANSFIGURATION

« Zëss », le nom lui-même est acéré comme une lame, effilé comme une entaille, furtif comme la course d’un météore. Si l’inspiration qui habite Zëss vient du fond des âges, une première ébauche se dessine en 1977. Peu à peu complété, le morceau sera joué une première fois en concert au printemps 1979, puis constituera l’une des pièces maitresses du répertoire de Magma jusqu’à sa mise en sommeil en 1983.
Alors que la musique semble naître de la nuit pour la transfigurer, les premiers accords s’étalent dans des lueurs d’aube, puis se lèvent tels de grands contre-jours. Leur orbe dessine déjà l’ovale d’un stade antique posé dans le noir sidéral, immense arène céleste qui résonne de toutes les voix de l’univers. Car tous s’y sont donnés rendez-vous pour une célébration ultime : celle du Jour du Néant.
Zëss est longtemps resté frappé par le sceau de son inachèvement, et son enregistrement a de fait été longuement différé. Quatre décennies après sa première esquisse, l’œuvre est enfin gravée, après avoir trouvé la formule orchestrale qui lui donne à la fois sa véritable dimension onirique et la force de son dépassement, exaltant alors un chant magnifié. Car Zëss est avant tout le reflet visionnaire d’un rêve immémorial qui hante la part la plus obscure des âmes.
Oratorio incandescent, Zëss pointe ainsi ce renversement suprême à travers lequel fuse cet au-delà de la musique que seule la musique permet d’atteindre. N’est-ce pas là cristallisée toute l’histoire de Magma…

Coffret 12 CD + livret 80 pages – Livraison gratuite – 12 CD – 35 MUSICIENS – 500 MINUTES DE MUSIQUE

Il faut avoir vu MAGMA «live» une fois dans sa vie !

Pour MAGMA le “live” est essentiel. Le “live” ne tolère pas l’erreur et ne la pardonne pas. Les musiciens s’y exposent à nu, donnent tout, tout de suite. Ils travaillent sans filet, sur la corde raide… sans retour arrière possible. Il est trop tard pour réfléchir. Le corps, les mains, l’instinct parlent avant, c’est le fruit de la réflexion. Cette spontanéité réfléchie, ces sonorités brutes, cette énergie sauvage qui se dégagent des concerts font du “live” un merveilleux moment, un instant magique.

KÖHNZERT ZÜND regroupe, dans une présentation somptueuse, les «live »officiels du groupe, enregistrés entre 1975 et 2000. A cela s’ajoutent 2 CD compilant des extraits de concerts de 2005 et 2011, ainsi que 2 CD d’un inoubliable concert inédit, en 2009 à l’Alhambra de Paris.

MAGMA LIVE KÖHNTARK – 1975 – remasterisé :
KOHNTARKOSZ PART 1 & 2 ËMËHNTËHTT-Ré (annoncement)
MAGMA LIVE HHAÏ – 1975 – remasterisé:
HHAÏ – KOBAH – LIHNS – DA ZEUHL WORTZ MËKANÏK – MËKANÏK ZAÏN
RETROSPEKTIW 1 – 1980 – remasterisé: THEUSZ HAMTAAHK
RETROSPEKTIW 2 – 1980 – remasterisé: MËKANÏK DËSTRUKTÏW KÖMMANDÖH
RETROSPEKTIW 3 – 1980 – remasterisé: RETROVISION – HHAÏ – LA DAWOTSÏN
TRIANON THEUSZ HAMTAAHK – 2000 – remixé: THEUSZ HAMTAAHK
TRIANON WURDAH ITAH – 2000 – remixé: WURDAH ITAH
TRIANON MEKANIK DESTRUKTIW KOMMANDOH – 2000 – remixé: MËKANÏK DËSTRUKTÏW KÖMMANDÖH
TRITON ZELEKT ZUND 1 – 2005 – version audio remasterisée:
STOAH-DE FUTURA-THE LAST SEVEN MINUTES-NONO- OTIS- KOBAÏA
TRITON ZELEKT ZUND 2 – 2011 – version audio remasterisée:
RIAH SAHILTAAHK-DONDAÏ-SLAG TANZ-MAAHNT
ALHAMBRA 1 – 2009 – concert inédit: ËMËHNTËHTT-RÉ I-II-III-IV- FUNEHRARIUM KAHNT
ALHAMBRA 2 – 2009 – concert inédit: FELICITÉ THOSZ – SËHNTËHNDËH (gospel)
Tous ces albums ont été enregistrés en multipistes.

Magma sera la bombe qui pulvérisera toutes les conventions d’une musique qui commence à se complaire un peu trop dans le beau… Enfin une musique qui dérange … Magma ne peut être comparé à rien de ce qui s’est fait jusqu’à présent,… Voilà ce que l’on disait de MAGMA en 1970.

En 2015, avec le nouvel album SLAG TANZ (prononcez Shlag tanz), le choc est aussi intense ! Développée essentiellement sur scène par le groupe depuis 2009, SLAG TANZ est une symphonie de métaux lourds en fusion. Un son brut, alternant des séquences de voix aériennes, des mélodies émouvantes, dramatiques, qui vous emportent vers un final multidirectionnel vous laissant seul, au bord du gouffre…

Puissant, hypnotique, inclassable, MAGMA ne peut être comparé à rien de ce qui s’est fait jusqu’à présent… à part MAGMA.

La version originale de RÏAH SAHÏLTAAHK fut enregistrée en 1971 et figure sur l’album 1001°C. Christian VANDER, le compositeur, ne s’estima pas, à l’époque, satisfait par l’arrangement écrit par le groupe.Cette nouvelle version totalement revisitée, adaptée à la formation d’aujourd’hui et à ses voix lyriques, est bien plus fidèle à l’esprit de la musique de MAGMA et à sa couleur inclassable !

RÏAH SAHÏLTAAHK, ce kobaïen parti après les autres malgré leur désapprobation, s’estimait supérieur et pensait pouvoir convertir les ennemis de Kobaïa à l’esprit kobaïen. Il échoua, et partit seul vers Kobaïa. Sur la planète-étape symbolique, Malaria, il devra affronter les éléments en furie qu’il s’imagine pouvoir dominer. Son vaisseau pratiquement englouti, il devra finalement les implorer…en vain.

Il disparaitra. Noyé, balayé par les éléments en transe.

Après le bruit…le silence.

En place et lieu des Mondes – Rituel cérémonial du Renouveau

Plongez-vous dans l’univers de Magma avec l’album à ne manquer sous aucun prétexte : Un voyage qui vous mènera du Japon à l’Oural en passant par les steppes d’Asie centrale, et qui au passage rend hommage à la musique soul de la Tamla Motown. Déjà interprété en concert et très attendu par les nombreux fans du groupe, le titre « Félicité Thosz », dominé par la voix céleste de Stella Vander, est un concentré de toutes les couleurs qui ont rendu cette formation culte inclassable !

Aux portes de l’immortalité, ainsi rêve le Grand Serviteur de Ptah, Dieu de la Création dérivant infiniment en son esprit, qu’il tente de réveiller.

Dans son propos, comme par sa genèse et sa facture, Ëmëhntëhtt-Ré est une épopée intime, une avancée occulte, une quête du sublime.

Initiée en 1975, sa composition voit donc son plein accomplissement après plus de trois décennies. Elle témoigne d’une inspiration résolument intemporelle, dont le présent prégnant s’affirme par-delà l’histoire.

Enchaînant de larges tableaux contrastés, elle pose sa cohérence au sein de sa dynamique même, jouant du clair-obscur, entre faste choral, jubilation lyrique et ouragan des esprits d’outre-tombe. Liturgie séraphique autant qu’opéra tellurique, Ëmëhntëhtt-Ré vient clore une seconde trilogie, faisant suite à celle de Theusz Hamtaahk, dans le corpus de Christian Vander.

Voici une musique qui nous vient d’avant l’homme. Qui naît au creuset des nébuleuses, se nourrit d’éclat minéral, et monte des cryptes dont la voûte est cosmos.

Double CD – DISPONIBLE EN FRANCE UNIQUEMENT EN VPC CHEZ SEVENTH RECORDS

Cet album qui sort uniquement au Japon ne sera publié dans aucune autre version. Il propose des extraits de deux concerts donnés lors de la tournée Japonaise de septembre 2005. Sur le premier CD, le groupe composé alors de Christian Vander, Stella Vander, James Mac Gaw, Emmanuel Borghi, Frederic D’Oelsnitz, Philippe Bussonnet, Isabelle Feuillebois, Antoine Paganotti, Himiko Paganotti, interprète une version volcanique de K.A I – II – III. Une grande performance pour un grand morceau! Le second CD, un document particulièrement interessant, présente un des rares concerts donnés par Magma vocal (Christian, Stella, Isabelle, Antoine and Himiko au chant et percussions et Emmanuel au piano) interprètant sa version spéciale de la trilogie Theusz Hamtaakh.

L’intégrale des 9 albums studio (de Kobaïa à K.A.) dans des éditions digipack deluxe avec :
– 9 livrets de 32 à 48 pages, contenant photos et documents inédits reconstituant l’histoire de MAGMA en 9 chapitres
– un double CD bonus de documents d’archives : la première maquette enregistrée par le groupe en 1970 (titres du premier album), la bande originale du film 24 heures seulement enregistrée la même année par la formation du premier album, une version section rythmique et chant solo témoin de M.D..K., une version d’Eliphas Levi avec batterie.

Après 20 ans consacrés a des expériences musicales audacieuses, Christian Vander nous revient avec une oeuvre maîtresse, de la veine de celles qui nous ont tous rendus inconditionnels dans les années 70. De toutes les nobles tentatives des prog rockers pour créer un style de composition mêlant la musique classique, le rock et le jazz, aucune n’a jamais atteint l’intensité, la magnitude et la force sauvage des chef d’oeuvres Magmaiens tels que Mekanik Destruktiw Kommandoh, Theusz Hamtaakh ou Kohntarkosz.

Se reposer sur ses lauriers est une chose, revenir après tout ce temps avec une oeuuvre qui restitue totalement l’essence de son art en est une autre ! C’est comme si le temps s’était arrêté.La tension hypnotique, les climats explosifs, le  » pyrotechnique  » jeu de batterie, les lignes de basse qui vous remuent les entrailles, les imposants et complexes arrangements vocaux , toutes les caractéristiques du génie si particulier de Christian Vander sont ici intacts.

Enregistré au Théâtre du Trianon à Paris lors des concerts célébrant le XXXeme anniversaire de MAGMA.

Coffret 3 CD + livret 16 pages couleur+livret 80 pages incluant toutes les paroles de la Trilogie.

L’intégralité des trois mouvements de la Trilogie THEUSZ HAMTAAHK. Retrouvez intacte l’émotion de ces concerts anniversaire déjà entrés dans la légende de MAGMA.

1997 – Pour partir a la découverte de MAGMA, 22 extraits choisis permettent une écoute aisée et démontrent la parfaite cohérence de l’oeuvre musicale de Christian VANDER.

Depuis Novembre 1996 et le retour sur scène de MAGMA, un public nombreux se presse aux différents concerts du groupe ; public souvent très jeune qui découvre, émerveillé, une musique qu’il ne soupçonnait même pas. KOMPILA vient donc a point, en cette fin d’année 97, pour les aider a partir a la découverte des splendeurs du répertoire kobaïen. Les 22 extraits présentés sur KOMPILA invitent a un voyage qui va du premier album, KOBAIA, paru en 1970,à HHAI/LIV », sorti cinq ans plus tard. Les grandes fresques qui ont fait la légende du groupe sont ainsi visitées
Kobaïa, Stoah, Rïah Sahiltaahk, Theusz Hamtaahk, Wurdah Itah, Mekanïk Destruktïw Kommandoh, Kohntarkosz et Hhaï. Judicieusement enchaînés, les extraits choisis permettent une écoute aisée et démontrent la parfaite cohérence de l’oeuvre musicale de Christian VANDER.

Album initiatique à l’univers de MAGMA, MYTHES ET LÉGENDES met en scène des thèmes composés par Christian VANDER au tout début des années 1970. Se succèdent ainsi des Quelques notesƒs de KOBAÏA, 1001° CENTIGRADES et des trois mouvements de la trilogie THEUSZ HAMTAAHK, avec en prime KLAUS KÖHMBALAD, version longue de la coda de RÏAH SAHÏLTAAHK. Judicieusement fondues dans la musique, les voix parlées de Christian et Stella VANDER ainsi que de Guy KHALIFA, viennent, au fil des différentes plages, nous donner des clefs afin de mieux pénétrer cette sphère musicale si originale. Leur présence insufle ainsi à l’album une vie et une chaleur qui se situent aux antipodes de ce qu’est trop souvent une compilation, à savoir une succession insipide de thèmes mis bout à bout sans démarche véritable.

Paru en 1985 et dédié a John COLTRANE, « MERCI » est le dernier album studio de MAGMA, avant que Christian VANDER ne se consacre a sa nouvelle formation OFFERING. Enregistré de Juin 1982 a Octobre 1984 au studio Davout, avec l’aide d’une pléïade d’amis musiciens, « MERCI » montre parfaitement le glissement insensible de la musique électrique de MAGMA vers la sérénité acoustique d’OFFERING. L’album, en effet, est articulé en deux parties; quatre premiers titres qui présentent le MAGMA rythm’n blues du début des années 80 une machine a swing d’une richesse mélodique étonnante, gorgée de soul et parée d’arrangements de cuivres et de choeurs époustouflants; deux titres enfin où la musique, épurée a l’extrême, annonce ce que sera la quête OFFERING toucher l’être humain au plus profond de son âme en recherchant la beauté musicale par le dépouillement.

Après un premier cycle de sept années jalonné d’albums magnifiques et de concerts mémorables, Christian VANDER, lassé d’avoir le sentiment de ne jouer que pour une élite précieuse et stérile qui l’enferme inexorablement dans un ghetto, décide avec « ATTAHK », album enregistré fin 1977, de partir à la conquête d’un plus large public en entraînant MAGMA dans une nouvelle direction. Composé de 7 titres volontairement courts, « ATTAHK », par rapport aux albums précédents, propose une musique simplifiée, qui le rend d’emblée beaucoup plus abordable. Cette remise en question sur la forme n’altère cependant en rien le fond de la musique qui n’a rien perdu de son pouvoir de fascination. S’adressant autant au corps qu’à l’esprit, elle dégage une énergie brute et physique, comparable à celle du rock, et provoque un choc aussi important que celui engendré par la sortie de l’album « KOBAIA » en 1970.

Avec « ATTAHK », Christian VANDER dévoile enfin l’immense étendue de ses possibilités vocales et réussit le tour de force de rendre sa musique plus accessible, tout en restant lui-même, et sans jamais renier un seul instant l’esprit MAGMA.

Paru en 1977, l’album « INEDITS » présente 6 titres régulièrement joués sur scène, mais jamais gravés en studio, par les différentes formations de MAGMA qui se sont succédées de Juin 1972 à Janvier 1975. Réalisés bien souvent avec « les moyens du bord », en concert ou lors de répétitions, ces enregistrements n’en possèdent pas moins un son tout à fait satisfaisant et constituent un témoignage essentiel de l’histoire du groupe. Si l’intérêt musical est constant tout au long de l’album, la palme revient néanmoins aux deux premiers titres, qui mettent particulièrement en évidence le son unique de la basse de Jannick TOP.

Avec ÜDÜ WÜDÜ qui paraît en 1976, on assiste au grand retour de Jannick TOP au sein de MAGMA ; retour ardemment souhaité par Christian VANDER qui lui propose de partager, à cette occasion, la direction du groupe. La nouvelle formation de MAGMA n’étant toujours pas définitivement mise en place au moment des sessions de l’album, l’essentiel du travail y est assuré par Christian VANDER et Jannick TOP qui, outre leurs instruments habituels, assurent avec brio la quasi- intégralité des parties de claviers. Le voyage musical dans lequel ils nous entraînent s’effectue en deux parties, la première constituée de courts morceaux, aux atmosphères variées, où réapparaissent par moments cuivres et flûtes des premiers albums, la seconde, longue de dix-huit minutes, qui présente DE FUTURA, composition de Jannick TOP. Distinctes en apparence, ces deux parties sont en fait complémentaires, la première étant destinée à mettre l’auditeur dans les meilleures dispositions d’esprit possibles, avant d’aborder le cataclysme musical que représente DE FUTURA. Véritable monument, cette pièce dégage en effet, par la force titanesque du tandem basse/batterie, une puissance incroyable qui lui confère un statut indiscutable d’oeuvre mythique.

Suite au départ, à l’automne 1974, de Jannick TOP et de la quasi-totalité des membres du groupe, MAGMA renaît une nouvelle fois de ses cendres, présentant une formation rajeunie et pleine d’ambition. Après de nombreuses répétitions et la confirmation pour Christian VANDER qu’il tient là une formation d’exception, décision est prise de graver le premier album live de MAGMA. L’enregistrement, qui a lieu en Juin 75 à la Taverne de l’Olympia, restitue à merveille le formidable impact qui se dégage des prestations scéniques du groupe. Au service exclusif de la musique d’un Christian VANDER au sommet de son art, la formation joue comme un seul homme et balaie tout sur son passage. Que ce soit sur les anciens morceaux (KÖHNTARK, KOBAH, MEKANIK), habillés de nouveaux arrangements, ou sur les titres inédits (HHAÏ, LÏHNS), le souffle de MAGMA n’a jamais été aussi puissant. Bien qu’il soit difficile d’extraire de cette formation prestigieuse une quelconque individualité, on peut néanmoins difficilement rester insensible à la performance décoiffante d’un Didier LOCKWOOD, dont le violon contribue pour une large part à la profonde originalité de ce double album magnifique.

Obéissant à un souci de constante remise en question, Christian VANDER décide, avec KOHNTARKÖSZ, enregistré en 1974, de partir explorer une nouvelle direction harmonique, prenant ainsi le contre-pied de tous ceux qui attendaient un MEKANIK DESTRUKTIW KOMMANDOH bis. Après la réussite de l’album précédent, là où la quasi-totalité des musiciens se serait complus dans la commodité de l’auto-plagiat, lui choisit de prendre le maximum de risques, s’obligeant par-là même à se surpasser, ce qui va le conduire à enfanter un nouveau chef d’oeuvre. Par rapport aux albums précédents, KOHNTARKÖSZ (la composition) présente une profonde originalité, le placement en l’air de la pulsation rythmique, qui au lieu de marquer les temps est continuellement au-dessus. Les déferlements de batterie d’antan ont laissé place à un jeu désormais plus sobre où chaque coup de baguette semble peser vingt tonnes ! Il en résulte tout au long du morceau un climat mystérieux de tension explosive qui tient en haleine l’auditeur jusqu’à l’éclatement final. Si par rapport à M.D.K, le son du groupe s’est quelque peu modifié, avec la mise en retrait des voix au profit d’une basse à l’assise monstrueuse et de claviers aux sonorités parfois étranges, l’esprit MAGMA demeure intact. Cet esprit, on le retrouve également sur ORK ALARM, première composition de Jannick TOP pour MAGMA, avant que ne s’achève l’album, avec COLTRANE SÜNDÏA, par un vibrant hommage à l’inspirateur de toutes ces merveilles.

Support musical du film d’Yvan LAGRANGE « TRISTAN & ISEULT », WURDAH ITAH, enregistré en Avril 1974, un mois à peine avant les sessions de KOHNTARKOSZ, constitue le second mouvement de THEUSZ HAMTAAHK, fresque musicale en trois mouvements dont MEKANIK DESTRUKTIW KOMMANDOH, enregistré un an plus tôt par MAGMA, représente le troisième volet. Exécuté par le noyau central du MAGMA de cette époque, à savoir Christian VANDER (piano, batterie, chant), Jannick TOP (basse), Klaus BLASQUIZ (chant, percussions) et Stella VANDER (chant), WURDAH ITAH présente une musique épurée à l’extrême. Contrastant avec le faste et la densité orchestrale de M.D.K, elle n’en dégage pas moins une puissance rythmique et un lyrisme vocal surprenants, marqués sans conteste du sceau de la griffe magmaïenne.

Seuls rescapés de la formation précédente, Christian VANDER et Klaus BLASQUIZ, entourés d’une équipe de musiciens renouvelée, investissent en 1973 les studios du Manor à Oxford, pour y enregistrer MËKANÏK DESTRUKTIW KOMMANDÖH, l’album considéré par beaucoup comme le chef d’oeuvre de MAGMA. Longue pièce articulée en sept mouvements, M.D.K a connu une longue gestation avant de parvenir à son état d’aboutissement définitif. Le cheminement accompli entre la courte version 45t de la formation précédente où prédominait le travail des cuivres, et celle qui est présentée sur cet album, est considérable. Tout le mérite en revient à Christian VANDER qui, seul désormais, va prendre en main de manière irréversible la destinée artistique de MAGMA. Si la prestation instrumentale du groupe a encore gagné en puissance, avec notamment l’arrivée à la basse de Jannick TOP, dont le jeu se révèle en parfaite symbiose avec l’esprit de la musique de Christian VANDER, ce qui frappe avant tout sur M.D.K c’est le souffle épique qui se dégage du travail magistral accompli par la section vocale. Propulsées par une rythmique inexorable et renforcées par un choeur féminin où apparaît pour la première fois Stella VANDER, les voix de Klaus et Christian viennent hanter nos esprits de ces chants magnifiques qui semblent tout droit venus de notre mémoire collective, conférant à la musique de MAGMA un caractère intemporel et universel.

Après avoir perdu Claude ENGEL, son guitariste, et régénéré sa section de cuivres avec l’arrivée de Jeff SEFFER aux saxes et Louis TOESCA à la trompette, MAGMA entre en studio, en 1971, pour y graver son second album, « 1001° CENTIGRADES ». Tout ce qui faisait l’originalité et la grandeur de « KOBAIA » se retrouve intact sur ce second opus, mieux même, tout y est magnifié. Si les deux morceaux composés respectivement par Teddy LASRY et François CAHEN laissent parfois filtrer une tendance plus jazz, c’est sur « RIAH SAHILTAAHK » que se développe avec le plus de force l’oeuvre entamée sur l’album précédent. Longue pièce de plus de vingt minutes, cette composition de Christian VANDER stupéfie autant par la richesse et le nombre incroyable de ses thèmes que par la violence parfaitement disciplinée de sa force rythmique; elle permet en outre d’admirer l’ampleur et la diversité du travail des cuivres, dont le rôle va progressivement diminuer au fil du temps. Par sa longueur, « RIAH SAHILTAAHK » préfigure ce que seront les grandes oeuvres comme « MEKANIK », « KOHNTARKOSZ » ou « THEUSZ HAMTAAHK ».

A la fin des années 60, époque où tout le monde semble s’accommoder de la totale hégémonie anglo-saxonne sur la musique française, Christian VANDER fonde le groupe MAGMA et affirme sa volonté de produire une musique différente, d’identité essentiellement européenne. Avec « KOBAIA », premier double album de la formation, qui paraît en 1970, il atteind cet objectif au-delà de toute espérance. « Cri » de révolte et de haine contre cette Terre qui étouffe l’homme et le conditionne, la musique de MAGMA synthétise les influences les plus diverses STRAVINSKY, BARTOK, COLTRANE, BACH, le jazz, le rock, le rhythm’n blues… pour produire un discours musical totalement neuf qui, s’il peut paraître déroutant à la première écoute, ne tarde pas à révéler des splendeurs insoupçonnées. Si l’instrumentation du groupe est finalement assez classique, c’est l’utilisation qui en est faite qui confère à ce disque son caractère « révolutionnaire » une section rythmique implacable, au jeu binaire complétement repensé ; des cuivres tsunamiens au discours jusqu’alors inconnu ; et ce chant si particulier qui utilise un langage inventé, comme pour nous dire que désormais plus rien ne sera comme avant.